ANSES - Le Magazine

April 2019

Numéro 87 avril 2019

Au sommaire

Articles

Article APPORT DU RESAPATH POUR LA CARACTERISATION PHENOTYPIQUE DES RESISTANCES DES BACTERIES RESPONSABLES DE MAMMITES CHEZ LES VACHES LAITIERES EN FRANCE

Les mammites sont les infections bactériennes les plus fréquentes chez les vaches laitières. Leur prévention comme leur traitement passent souvent par l’utilisation d’antibiotiques, ce qui peut favoriser le développement de résistances. L’objectif de cette étude était d’estimer les niveaux et tendances des résistances aux antibiotiques des trois principales bactéries responsables de mammites en France (Streptococcus uberis, Escherichia coli et les staphylocoques à coagulase positive). Les données collectées entre 2006 et 2016 par le Réseau de surveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) ont été analysées. Les tendances ont été investiguées par des modèles non linéaires (modèles additifs généralisés). Sur la période étudiée, quelle que soit la bactérie considérée, les niveaux de résistance étaient le plus souvent inférieurs à 25 %. Pour S. uberis, tous les niveaux de résistance étaient en augmentation au cours de la seconde moitié de la période d’étude. Chez les staphylocoques, toutes les tendances des résistances étaient stationnaires ou décroissantes, excepté la résistance à la céfoxitine qui a augmenté entre 2014 et 2016. Pour seulement deux combinaisons bactérie-antibiotique, le niveau de résistance a augmenté de façon continue de 2006 à 2016 : la résistance à la tétracycline chez S. uberis (atteignant 20,4 % en décembre 2016) et la résistance aux céphalosporines de troisième génération (C3G) chez E. coli (atteignant 2,4 % en décembre 2016). Cette dernière augmentation est particulièrement préoccupante car les C3G constituent l'une des dernières alternatives thérapeutiques pour lutter contre certaines maladies infectieuses graves chez l'Homme et sont qualifiés d’antibiotiques critiques par l’EMA.

Article NIVEAUX D'INFESTATION PAR LES ANISAKIDAE CHEZ SEPT ESPECES DE POISSON PRELEVEES AU STADE DE LA DISTRIBUTION EN FRANCE

Les nématodes de la famille des Anisakidae sont présents au stade larvaire chez de nombreuses espèces de poissons et céphalopodes fréquemment consommées en France. Ces parasites peuvent induire des pathologies digestives et/ou allergiques chez l’Homme suite à la consommation de produits de la pêche infestés. L’objectif du plan de surveillance 2017 était d’estimer les niveaux d’infestation par ces parasites, des poissons mis sur le marché, quelle que soit leur présentation au consommateur final, et par conséquent, de contribuer à l’évaluation de l’exposition du consommateur. Les niveaux d’infestation observés selon des méthodes de détection non destructives (utilisées par les professionnels) et par une méthode de détection destructive et exhaustive ont été comparés. Sept espèces de poissons d’importance commerciale ont été sélectionnées et 205 échantillons ont été analysés. Les prévalences d’infestation observées par la méthode exhaustive variaient entre 29,7 % (lieu noir) et 88,9 % (merlan) et étaient significativement différentes entre les espèces de poisson. Le lieu noir présentait les nombres de parasites moyen et maximal les plus faibles (4 et 16) et le merlu les plus importants (132,1 et plus de 906). Les flancs des poissons étaient significativement plus infestés que les filets. Les parasites qui ont été identifiés appartenaient majoritairement à l’espèce Anisakis simplex.

Article PERCEPTIONS ET ACCEPTABILITE DU DISPOSITIF DE SURVEILLANCE DE LA TUBERCULOSE BOVINE DANS LA FAUNE SAUVAGE EN FRANCE (SYLVATUB)

En France, le dispositif Sylvatub de surveillance de la tuberculose bovine (TB) dans la faune sauvage a été mis en place en 2011 chez les sangliers, cerfs, chevreuils et blaireaux. Il repose sur des activités de surveillance événementielle et programmée, contraintes par des difficultés pratiques et réglementaires. Pour mieux comprendre les motivations et les contraintes de la participation au dispositif, une étude qualitative par entretiens semi-directifs a été conduite auprès de plusieurs catégories d’acteurs (collecteurs, animateurs locaux, gestionnaires), dans des départements à différents niveaux de risque. Les résultats ont montré que tous les acteurs interrogés considèrent Sylvatub comme utile, et ont permis d’identifier des facteurs de motivation (utilité, soutien au monde agricole, activité de loisirs) ainsi que des contraintes (pratiques, économiques, réglementaires et relationnelles) qui pourraient constituer un frein à leur engagement dans le dispositif. Pour maintenir l’implication des acteurs dans le dispositif, il semble important de renforcer la reconnaissance du travail effectué par les acteurs cynégétiques (chasseurs, piégeurs…), et de développer la communication sur les résultats de la surveillance et entre les catégories d’acteurs (monde agricole et monde cynégétique notamment).